A voir, à visiter
Vernon, terre impressionniste
Connu et reconnu grâce à son Vieux-Moulin suspendu, Vernon demeure une terre d’histoire comme en témoignent bien d’autres vestiges et patrimoines. A deux pas de Giverny et niché en bords de Seine, Vernon se dévoile également comme terre impressionniste.
Ville médiévale, cité fortifiée, au cœur de la libération en 1944, source d’inspiration… autant d’ancrages historiques et culturels qui font de Vernon un lieu de découverte incontournable.
Visite virtuelle
Hôtel de Ville
En entrant dans le hall de la mairie, vous pourrez découvrir une belle verrière de François Décorchemont éclairant l’escalier d’honneur. La scène, représentant le roi saint Louis, accompagné de ses gens, s’inspire d’une légende : un jour d’été particulièrement étouffant, le souverain, lors d’un de ses séjours à Vernon, reçut du cresson pour étancher sa soif.
L’évocation de cet épisode se retrouve sur le blason de la ville avec ses trois bottes de cresson les trois fleurs de lis, quant à elles, rappellent que Vernon était une ville royale.
À l’arrière de la mairie, un petit square ombragé est agrémenté d’une fontaine.
Le Temps Jadis
Cet édifice médiéval, nommé « Le Temps Jadis », est situé à l’angle de la rue Saint-Sauveur et de la rue Carnot. C’est l’une des plus anciennes maisons de Vernon, la seule de cette époque à avoir été épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
Cette demeure à pans de bois du 15ème siècle édifiée sur des caves plus anciennes, comporte deux étages à encorbellement surmontés d’un comble avec pignon. Le poteau d’angle est orné d’une statue en bois représentant une Annonciation : vous y voyez l’ange Gabriel annonçant à la Vierge Marie la venue du Christ. Aujourd’hui, en raison de son intérêt à la fois historique et architectural, cet ancien « Café de la ville » est classé monument historique.
Eglise collégiale Notre-Dame
La collégiale Notre-Dame, fondée à l’époque romane, présente pour l’essentiel un style gothique.
En 1160, Guillaume, seigneur de Vernon, avait fondé un collège de chanoines pour accompagner les offices, d’où le terme de « collégiale » pour désigner cet édifice religieux. Avant la Révolution française (1789), douze ecclésiastiques logeaient rue du Chapitre (sur la droite) dans des petites maisons. Vous pourrez remarquer les traces des anciennes portes aux numéros 3 et 5 de la rue. La façade de l’église, mélangeant le style gothique rayonnant pour la partie basse (14ème siècle) et le style gothique flamboyant pour la partie haute (15ème siècle), se caractérise par l’élancement et l’élégance de sa partie centrale sur laquelle se remarque la grande rosace, encadrée par deux tourelles octogonales.
À l’intérieur du sanctuaire, vous pouvez admirer quelques vitraux des 14ème et 15ème siècles démontés en 1939 pour être mis à l’abri durant la guerre. Les vitraux modernes, non sauvegardés et détruits pendant la guerre, ont été remplacés par des verrières contemporaines. La voûte culmine à 22 mètres, la nef comporte six travées. Treize chapelles latérales complètent l’édifice. L’orgue baroque, sa tribune et son buffet, constituent également des éléments remarquables. Après la crue de 1658, le sol fut surélevé d’une cinquantaine de centimètres pour prévenir de nouvelles inondations de la Seine.
En témoigne l’inscription gravée sur le contrefort en face de la maison du Temps Jadis : l’an mil six cens cinquante huict. Ce dernier jour de febvrier L’eau à Vernon, le pont rompit. Et vint au pied de ce pillier.
La rue Bourbon-Penthièvre et le vieux Vernon
La rue Bourbon-Penthièvre porte le nom du dernier seigneur de Vernon mort en son château de Bizy en mars 1793. Ce château et son domaine, ouverts à la visite, se trouvent à la sortie de la ville, en direction d’Évreux. Louis Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, petit-fils légitimé de Louis XIV, était connu pour sa générosité. Avant la Seconde Guerre mondiale, la rue, bordée de vieilles maisons à pans de bois, se prolongeait jusqu’à la Seine. Les bombardements et l’ouverture du boulevard du Maréchal-Leclerc ont entraîné la disparition d’une partie de ce quartier médiéval.
Autrefois, ce quartier de Vernon était habité par une population très pauvre. Les maisons comportaient des perrons pour les protéger des inondations fréquentes. Aujourd’hui, les habitants de la rue ont réhabilité leur demeure en adoptant les normes contemporaines de confort, tout en conservant le charme d’antan.
Le pavillon Bourbon-Penthièvre
Le pavillon Bourbon-Penthièvre, en bordure de Seine, date du 18ème siècle : c’est dans cet hôtel particulier que le duc de Bourbon-Penthièvre recevait ses sujets venant lui demander une aumône. À gauche de la porte de l’entrée du pavillon Bourbon-Penthièvre se distingue un reste de l’ancienne porte de l’Eau, une des cinq qui rythmaient l’enceinte de la ville ; elle fut démolie en 1870.
À droite du pavillon, le pignon à pans de bois correspond à l’ancienne auberge de la Galère. Dans l’arc d’une ancienne porte murée ont été scellés les vestiges d’un bas-relief qui décorait le dessus de la porte d’une vieille maison bombardée rue Bourbon-Penthièvre.
Ce bas-relief, très dégradé, représente saint Adjutor en train d’accomplir un miracle : Adjutor, debout dans une barque au milieu de la Seine supprime un tourbillon responsable de nombreux naufrages ; depuis Adjutor est devenu le saint protecteur des mariniers.
Jusqu’au 19ème siècle, cette partie de Vernon était très animée, les activités liées au fleuve offrant alors une multitude de petits métiers comme les cordiers qui confectionnaient les cordages utilisés par les mariniers, les charpentiers de rivière, les nombreux pêcheurs professionnels d’une Seine très poissonneuse, les hommes portant sur leur dos les marchandises des bateaux…
La rue Potard
Épargnée par les bombardements de la guerre, la rue Potard a conservé son aspect médiéval avec ses vieilles maisons dont certaines sont en pans de bois. La place de l’Ange est dominée par la tour des Archives, ancien donjon du château.
Au pied de la tour, à droite de la grille du numéro 19, subsiste un ancien pigeonnier carré. La rue Potard tire son nom d’une riche famille qui possédait plusieurs domaines dans le Vexin normand. Au 16ème siècle, Jean de Potard puis Françoise de Potard étaient propriétaires du moulin Quincampoix établi au cœur de la ville et détruit lors de la construction de l’hôtel de ville à la fin du 19ème siècle.
L'Espace Philippe-Auguste
L’Espace Philippe-Auguste a remplacé ce qui fut jadis le coeur de la ville forte de Vernon. En ces lieux se tenaient les écuries des gardes du Roy, en garnison à Vernon. Construites en 1752, dans ce qui avait été l’enceinte du château défendant la ville, elles pouvaient contenir près de soixante chevaux. Abandonnées un temps et transformées en entrepôt, elles reprirent du service à la fin du Premier Empire et pendant une partie du 19ème siècle.
En septembre 1939, le bâtiment des écuries, transformé depuis une douzaine d’années en centre de mobilisation, a accueilli des milliers de réservistes, venus là se faire réincorporer dans l’armée française. Les bombardements aériens allemands de juin 1940 ont incendié les écuries qui ne furent jamais réhabilitées. Seul subsiste le bâtiment ancien aujourd’hui relié à l’Espace Philippe-Auguste par une passerelle.
L’Espace Philippe-Auguste, principal centre culturel de Vernon, regroupe un théâtre, une salle polyvalente, une salle d’exposition, la médiathèque et le conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique. Le programme annuel de l’Espace Philippe-Auguste offre un large choix de manifestations culturelles très appréciées des Vernonnais et du public des environs.
Jardin des Arts
Inauguré en juillet 2006, le Jardin des Arts offre aux Vernonnais un espace de verdure unique en plein centre-ville. Complété par un jardin de jeux spécialement conçu pour les enfants et une scène pouvant accueillir des spectacles de plein-air, c’est aussi un lieu propice aux loisirs, à la détente et à l’expression culturelle.
Conçu par l’architecte paysagiste Elizabeth Moisan, il permet également de mettre en valeur quelques uns des plus beaux vestiges de l’histoire vernonnaise, avec la muraille médiévale, la Tour des Farines et surtout la Tour des Archives, monument emblématique de Vernon, enfin dévoilée à la vue de tous.
La tour des Archives et les remparts
La tour des Archives constitue le vestige le plus spectaculaire du château fort construit par Philippe-Auguste à la fin du 12ème siècle dans le but de défendre le domaine royal. Elle renfermait les archives des notaires de Vernon.
Il faut gravir 102 marches pour atteindre le sommet du donjon qui culmine à 22 mètres. L’ouverture murée, à droite, au niveau du premier étage et au-dessus des deux pierres saillantes (corbeaux) était l’entrée d’origine. Un pont-levis reliait le chemin de ronde du rempart à la tour, isolée à cette époque. La tour des Farines occupe un des angles du jardin des Arts, à l’autre bout du rempart. Cette petite tour comporte au rez-de-chaussée une salle ; un escalier pris dans la muraille mène à une seconde pièce voûtée.
Musée Blanche Hoschedé-Monet
Le musée municipal de Vernon est fondé en 1862 grâce à la donation de la collection de François de Brécourt constituée de quelque 2 000 spécimens d’oiseaux naturalisés provenant du territoire normand et de contrées lointaines.
Installé dans l’hôtel de Ville, le musée est baptisé Alphonse-Georges-Poulain en 1966, du nom de l’archéologue et conservateur qui s’était occupé du musée et de ses collections depuis 1922. Il est déménagé en 1983 dans cet ancien hôtel particulier de la famille Lemoine de Belle-Isle au cœur du centre historique de Vernon.
Mettant à l’honneur la création impressionniste sur la Seine aux portes de l’Eure et de la Normandie, de Claude Monet à Pierre Bonnard, le musée est rebaptisé Musée Blanche Hoschedé-Monet en 2024. Vous y découvrirez une importante collection de paysages du Val de Seine et des grands sites naturels de Normandie, signés par les artistes de la célèbre famille Hoschedé-Monet-Butler et les artistes américains et étrangers de la colonie de Giverny.
Le musée se distingue également par sa collection unique d’art animalier, bénéficiant de dépôts prestigieux du musée du Louvre et d’Orsay. Les œuvres de Rembrandt Bugatti, Théophile-Alexandre Steinlen, Paul Jouve et François Pompon illustrent une histoire artistique et scientifique de la conservation du patrimoine naturel depuis l’ère industrielle.
Lieu de découverte et d’émerveillement, le musée Blanche Hoschedé-Monet invite régulièrement des artistes contemporains à dialoguer avec les collections patrimoniales orientées vers les représentations de la nature.
Pour se penser dans le Monde et parmi le Vivant.
Le pont de Vernon
La première mention du pont médiéval remonte au 12ème siècle. Sur la rive droite, en face, subsistent trois arches près du château des Tourelles qui se dresse au bord de l’eau. Ce pont, un des rares existant alors en Normandie, comportait vingt-cinq arches étroites au nom pittoresque : arche à Dieu, arche de la Folie, arche de la Crapaudière, arche du Petit-Trou, arche du Saule, arche Sainte-Élisabeth, arche de la Croix, arche au Foin… Les crues de la Seine, violentes autrefois, détruisaient fréquemment des portions entières du pont.
Il fallut attendre le 19ème siècle pour assister à la construction d’un pont moderne inauguré en mai 1861. Ce nouvel ouvrage comportant sept arches en pierre, établi légèrement en amont du précédent, nécessita d’importants travaux d’urbanisme jusque dans le centre-ville et dans le faubourg de Vernonnet, sur la rive droite.
Pour ralentir l’invasion prussienne en octobre 1870, l’armée française fit sauter le pont. Reconstruit à l’identique dès 1872, il subit le même sort en juin 1940 lors de l’invasion allemande. Le passage des véhicules fut rétabli en 1941. Au printemps de 1944, les bombardiers alliés, américains pour la plupart, rendirent le pont inutilisable aux véhicules. Malgré tout, il était encore possible d’escalader à pied les tronçons brisés du pont. Après la Libération et pendant près de dix ans, divers dispositifs furent mis en oeuvre pour permettre la traversée du fleuve.
L’actuel pont Clemenceau, inauguré en 1954, surplombe la Seine sur une longueur de 202 mètres avec une largeur de 15 mètres. Par ailleurs, il existait en parallèle un pont ferroviaire qui a également été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, mais jamais reconstruit.
Le château des Tourelles
Construit sur la rive droite, à Vernonnet, par Philippe Auguste à la fin du 12ème siècle, le Château des Tourelles est contemporain de la tour des Archives. Il servait à protéger l’entrée du pont alors fortifié, complétant les défenses de la ville forte de Vernon. Ce châtelet, autrefois entouré de douves alimentées par la Seine, comporte quatre tourelles d’angle. Unique en son genre, il a connu plusieurs utilisations : forteresse, minoterie, prison pendant la Révolution française (1789), laminoir de zinc, tannerie… Durant la dernière guerre, en juin 1940, les bombardements allemands soufflèrent les toitures
Le Vieux Moulin est le dernier survivant des six moulins à blé établis sur les piles du pont médiéval. Il fonctionna jusqu’en 1849 : un système « à roue pendante » actionnait les meules abritées dans le bâtiment. Ayant inspiré de nombreux artistes, le Vieux Moulin a été immortalisé par Claude Monet : son tableau « Vieille maison sur le pont » est conservé au musée des beaux-arts de La Nouvelle-Orléans. Restauré, le Vieux Moulin est devenu le symbole de Vernon.
Vernon propose aux visiteurs une promenade guidée, orné de nombreuses bornes de lecture. L’itinéraire d’une distance de 2 km, (3,5 avec les extensions), plonge le visiteur à des époques révolues mais fortement marquées dans le paysage actuel à travers de reproductions de cartes postales anciennes et de tableaux d’époque. En empruntant ce parcours, les touristes apprendront l’histoire de la cité agrémentée de nombreuses anecdotes.
Statues "People"
Entre le Château des Tourelles et le Vieux Moulin, à admirer face à la Seine.
People, d’Olivier Gerval : Acier galvanisé et peint, 488 × 390 × 400 cm, 1996, Vernon.
« People représente sept statues de tôle galvanisée peinte, hautes, pour les plus grandes, de 3,90 mètres.
Des personnages stylisés, dépouillés à l’extrême. Créé en 1996, l’ensemble a été exposé au Japon jusqu’en 1998, avant de trouver sa place définitive à Vernon, dans le square Laniel, où il a été inauguré le 30 avril 1999 par le maire de Vernon Jean-Claude Asphe.»
Château de Bizy
Bâti en 1740 par Coutant d’Ivry dans un style classique inspiré de Versailles, Bizy eut d’illustres propriétaires, parmi lesquels Louis XV, le Duc de Penthièvre et Louis-Philippe.
Les salons sont décorés de belles boiseries Régence et abritent des souvenirs de la famille Bonaparte ainsi que des maréchaux Suchet, Masséna et Davout.
A ne pas manquer : les tapisseries des Gobelins et un guéridon en marqueterie offert par Napoléon 1er.
Le parc à l’anglaise, planté de grands arbres plusieurs fois centenaires, propose de jolies flâneries autour des fontaines, des bassins et statues du XVIIIème siècle.