« Marcel Couchaux, peinture normande » au Musée de Vernon
MARCEL COUCHAUX (1877 – 1939), PEINTURE NORMANDE
DU 16 MARS AU 16 JUIN 2019
A l’occasion du 80e anniversaire de la disparition de Marcel Couchaux, le musée de Vernon souhaite rendre hommage à ce peintre normand dont la postérité n’est pas à la hauteur de son talent, pourtant unanimement reconnu de son vivant.
Formé à Rouen aux côtés du peintre impressionniste Joseph Delattre, Marcel Couchaux a très tôt exposé dans les salons rouennais. Son style unique, sincère et dense attire bientôt l’œil du grand mécène et collectionneur François Depeaux, dont la collection extraordinaire est à l’origine d’un des plus beaux fonds impressionnistes normands : celui du musée des Beaux-Arts de Rouen. Lors de la donation de cette collection magistrale en 1909, François Depeaux offre 53 tableaux impressionnistes de premier ordre (Monet, Sisley, Renoir), auxquels il ajoute des œuvres de quelques « jeunes » de l’école de Rouen : Delattre, Frechon, Marcel Couchaux, Pinchon, Blanche Hoschedé, M. Henri Ottmann et M. Dufy. Le jeune artiste, alors âgé de 32 ans, voit ainsi son talent officiellement reconnu.
LE peintre de la Normandie
En 1895, à l’âge de 18 ans, il s’inscrit, avec son ami Maurice Louvrier, à l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen. De nature indépendante, il s’affranchit de cet enseignement académique en s’inscrivant aux cours de peinture en plein air (« L’Académie des Charrettes »), créé par joseph Delattre en 1896.
En 1901 il s’installe à Sommery, village situé au Nord-Est de Rouen, près de Neufchâtel-en-Bray, où ses parents tiennent une épicerie. Il y vivra jusqu’en 1923. A compter de cette date, la campagne du Pays de Bray constituera sa principale source d’inspiration. Occupant son temps entre le travail au commerce familial, la pratique du violon et la peinture, Marcel Couchaux développe un art singulier. Sa production restreinte (elle ne compte que 800 à 900 toiles) est composée d’œuvres patiemment élaborées, sans cesse retravaillées, dans une pâte riche et épaisse.
A contre-courant des peintres rouennais, qui s’attachaient à restituer les paysages industriels et pittoresques de Rouen et des bords de Seine, Marcel Couchaux trouve son inspiration dans son environnement campagnard qu’il connaît si bien. Les paysans laborieux et leurs enfants, qu’il fait poser chez eux, dans leur intérieur humble et vacant à leurs occupations quotidiennes, lui inspirent parmi ses plus belles toiles. L’intensité psychologique de ses portraits est particulièrement frappante, et est mise en valeur par une feinte simplicité. Le long travail de la matière picturale fait apparaître des couleurs et des textures qui renforcent la robustesse du trait.
Marcel Couchaux est également un grand peintre animalier : les basses-cours, les vaches au pré, les animaux domestiques… autant de sujets dont il parvient à restituer les attitudes.
Une rétrospective unique
Avec 43 œuvres, cette exposition rétrospective, la première à se tenir dans un musée depuis 1966, met en lumière toute l’étendue et la diversité du talent de Marcel Couchaux. Elle explore les différentes sources d’inspiration de l’artiste à travers un parcours thématique : les paysages normands et le labeur des marins, qu’il découvre à partir de 1928, comptent parmi ses œuvres de la maturité les plus abouties ; les portraits témoignent de son sens aigu de l’observation et de sa profonde compréhension du monde paysan ; les œuvres d’art animalier comprennent, quant à elles, certains de ses chefs-d’œuvre, qui étaient de son vivant les plus reconnues.
Les œuvres, provenant des collections publiques normandes (musée des Beaux-Arts de Rouen – Réunion des musées métropolitains ; musée-château de Dieppe ; musée Eugène-Boudin de Honfleur – Collection Peindre en Normandie), mais également de nombreuses collections particulières, sont pour la grande majorité d’entre elles inédites.
Au musée de Vernon du 16 mars au 16 juin
Tous les jours de 10 à 18 heures
Visite guidée gratuite chaque premier dimanche du mois
« Il a peint la terre, l’homme, les bêtes, avec vérité, avec un œil et une âme de paysan. Terrestre et réaliste, il a recherché la sobriété et le solide, tout en restant, par certains côtés, fidèle à l’impressionnisme. » Bernard Nebout